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Le Kyudo  

La voie de l'arc traditionnel japonais

Un Art martial, héritage des Samouraïs

Le Kyudo est une activité physique et mentale, enrichissante mais exigeante, qui n'est pas un simple passe-temps mais au contraire un Art véritable, une Voie de développement personnel.

 

C’est certainement dans cette discipline que l’on peut le plus facilement rencontrer la véritable essence des arts martiaux, dont l’objectif n’est pas la victoire obtenue sur l’adversaire mais sur soi-même. La pratique de cette discipline développe chez l’archer les qualités humaines, la force de caractère, la connaissance de soi et le respect des autres.

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Hérité du japon médiéval, le Kyudo a une double origine. Il plonge ses racines dans les techniques guerrières des samouraï et dans les rituels traditionnels de la même époque (religieux ou laïcs) où l’arc occupait une fonction symbolique importante. Ces deux courants ont fusionné pour former les bases du Kyudo moderne. Ce dernier unit de manière harmonieuse la maîtrise de la technique de tir à un travail plus «en profondeur». Le pratiquant de Kyudo doit tendre vers la perfection de sa posture corporelle et l’harmonisation de son attitude mentale et émotionnelle. Véritable art martial japonais, le Kyudo est certainement le premier des Budo à s’être développé en dehors de son aspect fonctionnel. En effet, avec l’apparition des armes à feu au 16ème siècle, l’arc a rapidement perdu de son intérêt sur les champs de bataille. Dès lors, le tir à l’arc s’est perpétué comme discipline d’apprentissage de la maîtrise de soi sur le plan physique et spirituel. Cette pratique concilie travail personnel et collectif. Le travail en groupe (généralement à cinq) est centré sur le rythme et l’harmonie de l’ensemble des archers.

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Le Kyudo aujourd’hui

Aujourd’hui, le kyudo suscite un intérêt croissant en Europe comme aux Etats-Unis. Mais la mode n’a pas de prise sur cette discipline profondément ancrée dans la tradition et la pensée martiale japonaise.

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Le lâcher prise

Pour avancer dans la Voie de l’Arc, il faut de la persévérance et une sincérité profonde dans la recherche de sa vérité intérieure. L’archer fait ici l’apprentissage du «lâcher-prise» . C’est probablement une des choses les plus difficiles à réaliser dans nos sociétés contemporaines. Abandonner cet «ego» volontaire qui tend à dominer toute notre vie permet de se reconnecter aux forces vives du Moi profond qui réalisera alors le geste «juste». Cette aventure passionnante se vit entre l’archer et lui-même. La cible qu’il doit atteindre, c’est sa cible intérieure, celle qui se situe au cœur du hara bien plus que la cible placée à 28 mètres.

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Dans le Kyudo, la notion de «réussite» et d’«échec» n’est pas fondée sur la seule précision à la cible comme en archerie occidentale. C’est l’ensemble du tir qui permet de «juger» de sa qualité. Celui-ci commence bien avant le lâcher de la première flèche et finit bien après que la deuxième flèche ait été tirée. L’archer doit maîtriser les points techniques lui permettant d’ouvrir son arc en pleine extension sans crispation inutile, tout en énergie et fluidité. Mais c’est aussi son état d’éveil et sa capacité à exécuter chaque mouvement en harmonie avec sa respiration et celle des autres archers qui l’entourent qui fera la qualité d’un tir. Bien sûr, la cible se doit d’être transpercée : ce sera le résultat d’un placement correct, d’un esprit calme, d’un enchaînement de gestes justes. L’expression issue de la philosophie Zen «un tir, une vie» exprime bien l’essence du Kyudo : mettre toute son âme dans chaque flèche, sans réserve, afin de réaliser l’unité de l’arc, du corps et du cœur.

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Le Kyudo, une discipline pour tous

La pratique du Kyudo est ouverte à tous et à toutes, et peut être abordée dès l’adolescence, et sans limite d’âge. Toutefois la pratique est exigeante et requiert une disposition physique fortement sollicitée, ainsi qu'un état d'esprit propre aux arts martiaux. L'effort à produire sera sur le plan du corps comme sur le mental, sur l'instant du tir mais aussi dans la persévérance des difficultés de la Voie.
Hommes et femmes pratiquent ensemble à l’entraînement et en sharei (tir de cérémonie à plusieurs archers).

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Elégance et raffinement

La tenue

La tenue usuelle comprend un keikogi (chemise blanche à manches courtes) et un hakama (jupe ou pantalon à larges plis). Pour les cérémonies les archers hommes et femmes revêtent (à partir d’un certain niveau) un kimono à grandes manches. Seule change la façon de préparer le kimono avant le tir. Les femmes relèvent leurs manches avec un ruban tandis que les hommes dénudent leur épaule gauche. Cette préparation s’intègre harmonieusement au cérémonial du tir qui se déroule comme une chorégraphie d’une grande beauté et d’une intense concentration.

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Les femmes dans le Kyudo

Les femmes sont aussi nombreuses que les hommes à pratiquer le Kyudo, tant en Europe qu’au Japon. Selon le «Manuel de Kyudo» de la Fédération japonaise, elles doivent exprimer dans leur tir «élégance et raffinement, tout en affirmant leur présence». Ainsi, les femmes peuvent exprimer leur spécificité au sein de cette discipline qui les magnifie particulièrement. Le port du kimono accentue encore la noblesse des attitudes en soulignant la géométrie de la posture. La Beauté fait partie des points essentiels de la pratique de cet art d’une esthétique parfaite dont la base est l’arc lui-même.

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L’arc japonais

Véritable objet de vénération au Japon, l’arc en bambou est exceptionnellement long (2,21 à 2,45 m) et sa puissance (10 à 27 kg) est adaptée à l’archer. Placée asymétriquement, sa poignée se trouve un peu en-dessous du centre. Bien qu’il existe aujourd’hui des arcs en matériaux synthétiques (fibre de verre ou carbone), l’arc japonais traditionnel est encore fabriqué selon les mêmes techniques qu’il y a plus de 400 ans. Sa forme rare et pure en fait un authentique objet d’art. Ses courbes reflètent l’équilibre parfait du ciel et de la terre, du masculin et du féminin…

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Kyudo et santé

Physiquement

La recherche de la qualité de la posture et de la gestuelle du tir développe une meilleure connaissance de son propre corps et le rééquilibrage de ses énergies. L’enchaînement des postures fait travailler, tout en douceur, la musculature, le souffle et le sens de l’équilibre. L’ouverture de l’arc s’effectue à l’aide du hara, développant la respiration abdominale. Ce travail tout en étirement assouplit les articulations. La position debout en pleine extension de l’arc, colonne vertébrale étirée vers le haut, pieds ancrés dans le sol favorise l’ouverture de la cage thoracique et renforce le dos et les jambes. Sans violence pour le corps, le Kyudo peut être pratiqué jusqu’à un âge avancé.

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Sur le plan mental et psychologique

Les déplacements dans le dojo obligent le pratiquant à se repérer dans l’espace. Le déroulement du sharei aiguise également sa relation à un espace-temps. Il acquiert ainsi une meilleure perception de son environnement direct. La pratique du Kyudo développe tout à la fois l’individualité de l’archer et sa conscience du groupe. L’attention portée au moment présent et aux autres favorise une forte concentration. L’observation intérieure de ses propres sensations chasse les pensées-écran qui absorbent toutes nos énergies. Le passage du «vouloir» au «lâcher prise» conduit à la vacuité dans l’action et à une profonde détente intérieure. Le Kyudo oblige l’archer à s’accepter avec ses talents et ses insuffisances. Sa capacité à faire face aux événements et son pouvoir de décision en sont renforcés.

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L'enseignement des maîtres japonais

La Fédération japonaise de Kyudo participe activement au développement du Kyudo en Europe. Depuis 20 ans, elle envoie des sensei (Maîtres-Archers japonais) enseigner sans relâche aux pratiquants occidentaux. La transmission s’opère doucement et les plus hauts gradés français et européens se voient aujourd’hui chargés par les maîtres japonais d’enseigner à leur tour aux plus débutants.

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IKYF Kyudo International http://www.ikyf.org/index.html
EKF Kyudo Europe http://www.ekf-kyudo.org
CNK Kyudo France http://kyudo.fr

 

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